Windows 8: pas la grande révolution mais pas si mal

Je suis toujours curieux quand une nouvelle version de Windows voit le jour et je finis toujours par l’essayer, d’une façon ou d’une autre. Mais depuis Windows Vista, je suis plus hésitant, car ce système m’a forcé à rétrograder vers Windows XP, ce qui est une lourde et inutile perte de temps.

J’ai lu et entendu plusieurs choses au sujet de Windows 8 et j’ai voulu me faire ma propre idée. J’en ai eu la possibilité, car pour 30$, je pouvais en obtenir une copie étant donné que je m’étais procuré Windows 7 durant l’été 2012, en achetant mon nouvel ordinateur. Je l’ai donc téléchargé et gravé sur un DVD en prévision d’une installation sur ma machine.

Longue hésitation

Dimanche, 11 novembre 2012, avant la messe, j’avais dans l’esprit me taper l’installation de Windows~8 le jour même! Avant d’entreprendre cette périlleuse opération, je voulais par contre effectuer une sauvegarde de ma partition actuelle de Windows 7 en utilisant CloneZilla. Malheureusement, les choses ne sont pas bien
passées. D’abord, CloneZilla a refusé de démarrer en UEFI, et ne démarrait pas en BIOS non plus. C’était encore le procédé de création de la clé USB qui avait échoué. J’avais utilisé Tuxboot qui est dérivé de UnetBootIn. Décidément, cet outil ne fonctionne VRAIMENT pas bien! J’ai donc dû redémarrer la machine sous Ubuntu (par chance c’est très rapide à faire!) et graver l’ISO sur… un DVD. Choqué, je n’ai
même pris le temps de regarder de quel disque il s’agissait si bien que j’ai gaspillé un DVD pour un ISO de 150Mo! Par chance, le disque créé a démarré, pas en UEFI, mais a démarré malgré tout!

J’ai alors pu entamer la sauvegarde. Mais ça a été super long, au moins trois fois plus long que le temps estimé. Résultat: il fut temps de partir pour la messe et l’opération n’était pas encore terminée. Cela me mit en maudit, car je savais que ça aurait dû être moins long que ça. La cause de la lenteur pouvait être multiple: disque dur trop
vieux, convertisseur SATA vers USB problématique, port USB avant de la tour pas assez performant. À l’idée que ça fonctionne mieux si je branche le disque en arrière, j’ai pogné les nerfs et me suis dit que j’aurais été aussi bien avec un laptop. Je me suis presque juré d’aller le chercher le jour même si la machine avait le malheur de redémarrer ou faire la cochonne avec le bloc d’alimentation, me le faisant sauter, pendant que j’étais à la messe.

J’ai réfléchi en allant là-bas et me suis dit que je pouvais bien attendre pour cette mise à jour vers Windows 8. De la façon que j’étais parti, j’allais continuer jusqu’à virer fou à faire des installations et des mises à jour chaque fin de semaine! Il faut prendre
un break et apprécier les fonctionnalités que j’ai, là, en ce moment!

Par chance, au retour de l’église, je ne sentis pas d’odeur de brûlé
et la machine était toujours en marche. Elle avait terminé la copie et
la vérification. Encouragé, j’ai fait une sauvegarde de ma partition
Mac aussi. Pendant le déroulement de l’opération, j’ai passé
l’aspirateur. Puis j’ai pu démarrer mon système sous Mac OS X avec
succès.

Samedi, 17 novembre 2012,  j’ai lu 10 raisons de ne pas installer Windows 8 qui a réduit pas mal mes envies de l’essayer. Ça a l’air d’une patente qui va encore me faire pogner les nerfs. Il semblait nécessaire de constamment commuter entre le nouvel environnement Metro et l’ancien Bureau.

Découverte par obligation

C’est seulement samedi, 27 avril 2013, que j’ai été exposé à Windows 8.  La veille, on a reçu chez Nuance des ultrabooks pour tester notre application d’assistant personnel pour PC. Ce sont des Dell XPS13, super minces et légers, avec deux micros et une web cam intégrés. Comme mon laptop se faisait vieux, les gens de mon équipe étaient d’accord pour me dédier un des huit ultrabooks. Petit hic: c’est une bêbite Windows 8!

Bon, Windows 8, c’est moins pire que je pensais! D’abord, les coins actifs ne sont pas si actifs que ça. Ils ne font pas tout disparaître le contenu de l’écran comme sous GNOME 3, seulement popper de quoi en haut, en bas ou sur le côté droit. Le passage entre Metro et le Bureau, qui est un peu tannant, se fait au moins très rapidement. Sur un écran non tactile, Metro ne sert à rien. Ma patch #1 pour le problème de taille des caractères fonctionne, celle pour le pointeur de la souris aussi. Le contraste des items sélectionnés dans les menus est mieux, de base, que sous Windows 7: pas besoin d’une aptch pour ça.  L’accès au menu latéral, appelé Charm, m’a causé problème au début, mais cet après-midi, j’ai découvert LA parade: Windows-C, ça active le menu sans niaiser avec la souris. Windows-D bascule de Metro vers le Bureau, et Windows bascule du bureau vers Metro. On a donc moyen de naviguer efficacement entre
les deux.

Windows 8, bof, pas si génial que ça. Ça reste un Windows 7, avec des
ajouts qu’on finit pour la plupart par contourner. Et ceux qui sont
habitués au bon vieux menu Démarrer souffrent avec ça. Mais bon, jusqu’à date, je pourrais travailler avec.

J’ai travaillé avec Windows 8 sur l’ultrabook pendant des mois, et ça s’est assez bien passé. Je n’ai eu aucun blocage majeur. Sur mon PC personnel par contre, j’éprouvais beaucoup de difficultés aussi bien avec Ubuntu et Mac OS X: des incompatibilités ou des régressions arbitraires sous Ubuntu, la nécessité croissante d’ajouter une carte graphique parce que l’affichage 3D au début correct était rendu saccadé après une mise à jour logicielle, des caractères minuscules impossibles à agrandir sous Mac OS X, de quoi me rendre cinglé. Un jour, je me suis décidé à reconstruire le système plus simple, sans Mac OS X. Tant qu’à faire, j’en profiterais pour migrer vers Windows 8.

Installation sur le Drake

Cela a eu lieu dimanche, 7 juillet 2013. J’avais de plus en plus de difficultés avec Ubuntu. Ça me donnait des écrans noirs deux démarrages sur trois et parfois, quand je réussissais enfin à amorcer ça, plus rien ne fonctionnait; il fallait sans raison valable parfois utiliser la souris pour démarrer une application tandis qu’habituellement, ça fonctionnait avec le clavier. Puis Minecraft roulait encore
saccadé après tout ça. On dirait bien qu’Ubuntu ne gère plus
correctement la puce graphique et aucune solution en vue.

Je pensais revenir au setup VirtualBox, parce que ça ne me tentait pas de rétrograder le CPU pour avoir une Intel HD3000 au lieu de la HD4000 (peut-être mieux de problème avec le pilote, peut-être même pas!), recompiler le noyau pour essayer de patcher moi-même le problème dont tout le monde se foutait, installer une carte graphique qui n’apporterait rien de plus que peut-être faire fonctionner ça jusqu’au prochain
bogue qui allait briser ça aussi, etc. Si je me débarrassais de Mac OS X, qui ne fonctionnait pas à mon goût de toute façon, le setup VirtualBox pourrait à la limite faire l’affaire. Il restait le bogue de la roulette de la souris qui cesse parfois de fonctionner dans VirtualBox. S’il n’est pas réglé, faudra peut-être me résoudre à désactiver la roulette complètement et utiliser les flèches du clavier pour le défilement.

Mais je savais qu’un jour, j’allais tenter ma shot avec Windows 8, tôt ou tard, alors j’aurais à tout recommencer l’installation de VirtualBox. Alors j’ai décidé de me taper Windows 8 à ce moment. Mais je n’eus pas à le regretter. Comme j’ai expérimenté sur l’ultrabook de Nuance, ça fonctionne comme Windows 7. Il n’y a pas d’instabilité ou de lenteur accrue du genre de ce à quoi on a eu droit avec Windows Vista.

Les nouveautés de Windows 8 sont indubitablement insignifiantes pour un affichage non tactile. Je suis content de ne pas avoir payé 150$ pour ça. D’abord, le système voulait que j’utilise une adresse de messagerie comme compte Windows. Ok, on
essaie avec mon adresse GMail. Niaon! Ça prend une adresse Microsoft, donc encore un nouveau mot de passe à créer. Mais par chance, il est possible de se brancher avec un compte local, ce que j’ai fait. Le compte Microsoft devint par contre une nécessité par la suite, pour accéder au Windows Store, le meilleur moyen moyen de passer à Windows 8.1.

L’accès aux applications People et Mail exige un compte Microsoft aussi. Par chance, le compte créé, il est possible de relier des comptes GMail, Outlook, Exchange, etc. Contrairement à ce que j’ai cru initialement, l’utilisateur n’est pas contraint d’utiliser un compte Outlook et migrer tous ses contacts et courriers électroniques!

Ensuite, je voulais changer la photo de mon avatar; le système m’offrait l’accès à SkyDrive mais pas Dropbox pour aller chercher la photo. J’ai été obligé de chercher longtemps sur mon système de fichiers pour la trouver et la recherche intégrée n’amenait même pas la photo dans l’application pour configurer l’avatar.

Par chance, mes outils favoris du moment fonctionnent. Minecraft, pas de problème. Je l’ai démarré  et j’ai créé mon premier ordinateur dans le jeu.

La mise à l’échelle qui pose des problèmes

Ableton Live 9 s’est installé et a démarré. Au démarrage, RIEN, NADA, NIET! Avant de tout abandonner, j’ai par chance eu la bonne idée d’essayer la 8. Ça a fonctionné et la 9 démarrait après ça! La 9 est sans doute un upgrade qui dépend de la 8. FIOU! J’avais lu que ça fonctionnait à part quelques glitches mineurs alors j’aurais été bien surpris et choqué que ça ne démarre même pas! Par contre, quand j’ai installé Live 9 sur Hellora, mon nouvel ultrabook, fin 2013, je n’ai eu besoin que de la 9.1, pas de bogue comme sur le Drake.

Lundi, 29 juillet 2013, j’en suis arrivé à la conclusion qu’Ableton Live, c’était limite inutilisable. J’ai découvert peu après les premières utilisations que le logiciel devenait fou dès que je déplaçais un contrôle ou un clip avec la souris.  Quand je cliquais sur un élément, le pointeur sautait ailleurs dans l’écran, ce qui occasionnait un réglage incorrect ou le déplacement du clip à un endroit où je ne le voyais plus. Il m’a fallu beaucoup de temps pour découvrir que c’était à cause de l’ajustement effectué pour agrandir la taille des caractères. Il y aura de plus en plus de logiciels perturbés par cela et c’est très dérangeant. Après Live, il y a eu VideoStudio de Corel, le programme de désinstallation de Avast et j’ai même lu des histoires d’horreur au sujet de Google Chrome, dans un environnement à écran tactile! Si de plus en plus de logiciels sont programmés pour être incompatibles avec la mise à l’échelle, je me retrouverai exactement comme sous Mac OS X, avec l’impossibilité d’agrandir les caractères, et serai contraint de cesser d’utiliser l’ordinateur à moins de trouver une personne pour m’aider à chaque fois! Ce serait tout simplement terrible, inacceptable. Par chance, on n’en est pas encore là.

Rendu là, j’étais obligé de me brancher sur un autre compte utilisateur pour utiliser Live avec des paramètres d’affichage différents et le pointeur de la souris, même configuré au plus grand, était trop petit avec ces paramètres. Il fallait idéalement
un contrôleur pour piloter TOUT le logiciel, mais ce que je connaissais coûtaient trop cher (APC40, Push, par exemple) ou ne contrôlaient qu’une infime partie du produit (application Android ou padKontrol de Korg par exemple) à moins de faire
BEAUCOUP de tweaking, ou ne faisaient rien du tout (clavier MIDI sans port
USB) à moins de rétrograder à Windows XP pour faire fonctionner le USB->MIDI. Au désespoir, j’ai envisagé revendre ma licence de Live et me procurer un ou plusieurs synthétiseurs matériels. La famille Volca de Korg serait très intéressante, mais je ne disposais pas de l’infrastructure nécessaire pour en tirer parti, à savoir du filage, beaucoup de filage, un mixeur pour pouvoir entendre les trois appareils, une carte son externe pour échantillonner le résultat, un logiciel de montage audio pour faire des arrangements plus avancés, etc.

C’est plus tard que j’ai découvert une parade consistant à désactiver la mise à l’échelle. Il me fallut recourir à une passe de base de registre, parce que les options de compatibilité sont inhibées pour les programmes 64 bits. Mais la chose faite, mon logiciel fonctionnait #1, comme sous Windows 7! Ce problème de mise à l’échelle a mérité son propre article.

FRAPS: un autre deuil à faire

Mon logiciel de capture vidéo, FRAPS, m’a lâché le 5 octobre 2013. Il s’est mis à planter sans cesse et j’ai fini par trouver des posts de forums indiquant qu’il était incompatible avec Windows 8. J’en ai testé plusieurs qui n’ont pas fonctionné du tout, puis j’ai trouvé BandiCam, qui va relativement bien. J’aime mieux FRAPS, car les fichiers produits par défaut fonctionnent mieux avec VideoStudio de Corel, mais BandiCam peut aussi faire le travail, à condition de le configurer correctement ou être prêt à passer tous les fichiers générés dans un convertisseur pour normaliser le format. Le problème de capture vidéo a lui aussi fait l’objet d’un article séparé.

Windows 8 menace Ubuntu

Le système de Microsoft fait peser une menace perpétuelle sur mon favori numérique Linux, et ce pour de multiples raisons. D’abord, Ubuntu souffre de plusieurs instabilités et comportements erratiques qui finissent par me taper sur le système à la longue. Quand il faut plusieurs démarrages pour amorcer la machine (réglé deuis l’achat d’une carte graphique NVIDIA, au moins), quand Chrome demande un mot de passe tandis qu’il ne le fait pas sous Windows et même Mac OS X, quand le système décide d’une version à l’autre de cesser de prendre en charge, pour deux ou trois versions successives, mon iPod, mon téléphone ou ma tablette, quand le retour de veille plante la machine et oblige à redémarrer au complet, on a envie de tout balancer ça et revenir à Windows! Windows 8, pour sa part, ne souffre pas de tous ces plantages, mais je m’ennuie de la ligne de commande Bash, de LaTeX et de Unison.

Windows 8 a aussi appliqué des mesures actives qui peuvent dissuader un néophyte d’installer Linux! D’abord, le mode de démarrage rapide met le disque dur dans un état transitoire incompatible avec le module NTFS-3G de Linux. Désactiver ce mode est une nécessité à moins de tout formater en FAT32 les partitions de données, ce qui est à mon avis inacceptable sur un disque de plus d’un terra-octet! Ce problème de démarrage rapide a fait l’objet d’un autre article.

Après la mise à jour vers Windows 8.1, j’ai aussi éprouvé des difficultés avec un filigrane m’indiquant que SecureBoot n’était pas activé.  SecureBoot restreint l’amorçage à seulement des exécutables EFI signés, ce qui va inévitablement rendre difficile l’installation de toute distribution de Linux. Ayant assez de problèmes comme ça avec Ubuntu, j’ai opté pour la simplicité en faisant sauter ce filigrane; il y a un article sur le sujet aussi!

Le passage à Windows 8.1

J’ai mis trois machines à niveau vers cette version gratuite de Windows, pour trois raisons différentes. Sur mon Drake, je l’ai fait parce que je considérais cela comme un Service Pack et me disais que la mise à jour serait sans impact majeur. Mais elle modifie énormément l’infrastructure du système, ce qui perturbe l’installation des pilotes et de certains logiciels comme les anti-virus. La mise à jour sur mon Drake s’est à peu près bien passée, si ce n’est la nécessité de réinstaller Avast. Plus tard, je découvris que Avast n’est même plus nécessaire, car Windows Defender intégré à Windows 8.1 inclut d’ores et déjà un anti-virus!

J’ai mis à niveau mon ultrabook chez Nuance, car les gens du support technique m’ont dit que cela allait corriger un bogue empêchant l’installation des mises à jour automatiques sur une machine reliée à un domaine. Cette mise à niveau a posé beaucoup de problèmes: nécessité de réinstaller le client VPN, difficultés à réinstaller l’anti-virus corporatif Symantec et quelques problèmes avec Outlook qui se sont heureusement résorbés. Cette mise à jour difficile a mérité son petit article.

Enfin, j’ai mis à niveau mon ultrabook tout récent, qui venait à ma grande consternation avec Windows 8. Je ne veux pas avoir Windows 8 sur une machine, Windows 8.1 sur une autre, Windows 7 sur une autre, et tout le temps chercher sans cesse où se trouvent les éléments! Déjà que je suis coincé avec Windows 7 sur mon nouveau laptop de travail, chez Nuance, c’est assez comme ça! La mise à jour sur Hellora s’est assez bien passée, mais elle a perturbé un module d’émulation surround que j’ai dû désactiver.

À quoi bon Windows 8.1? Eh bien juste pour la possibilité de choisir le Bureau plutôt que Metro au démarrage, cela vaut la peine! Windows Defender de Windows 8.1 inclut un anti-virus, ce qui évite d’avoir à en installer un séparément. La recherche a aussi été simplifiée. Plutôt qu’avoir des catégories (applications, fichiers, paramètres), elle liste tous les éléments trouvés.

Conclusion

Est-ce que tout cela aura valu la peine? Plus ou moins. Mais sur un écran tactile, comme celui de mon ultrabook, Windows 8 est intéressant, permettant une utilisation semblable à celle d’Android avec la possibilité de basculer vers le Bureau à tout moment pour une tâche sans aucun support du côté de Metro. Le passage à Windows 8 m’aura permis, pendant plusieurs mois, d’utiliser un superbe ultrabook chez Nuance qui était mille fois mieux que mon ancien laptop de 2009. J’ai eu le nouveau laptop seulement en novembre, alors ça m’a bien aidé cet ultrabook avec Windows 8! Enfin, toutes les machines vendues depuis 2013 viennent avec Windows 8 alors autant s’y faire plutôt que se taper la réinstallation de Windows 7.

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