Hier à ma fête, j’ai eu plusieurs cadeaux de mon frère et sa blonde exploitant la thématique des pingouins, le symbole du système d’exploitation Linux. Eh bien faut croire que les pingouins n’ont pas beaucoup aimé (moi j’ai bien aimé, pourtant!), car ils se sont vengés hier soir et aujourd’hui. Voici comment, une vraie histoire d’horreur.
- XBMC, mon lecteur multimédia sur mon HTPC Linux, a planté deux fois hier soir. Ça gelait et plus aucun contrôle ne répondait. Il fallait alors que je bascule sur la console texte et que je tue XBMC de façon brutale. En plus, la saisie de mon mot de passe trop complexe est devenu problématique, demandant entre trois et quatre essais chaque fois! J’ai fini par en mettre un plus simple, vraiment tanné de me faire embêter par ça!
- Mon serveur de Minecraft, sous Linux, a eu des ratés parce que je pensais l’avoir mis à jour à FTB Unleashed 1.1.7 tandis qu’il exécutait toujours 1.1.3. Le client, désynchronisé, se plaignait, n’arrivant plus à établir la connexion vers le fabuleux univers de Taowa. Remettre la version recommandée ne produisait aucun effet, car il faut croire que le lanceur FTB conservait des parties de la nouvelle version plutôt que tout réinstaller.
- FTB Launcher, le client me donnant accès à Taowa, il a fini par m’afficher un bel écran vide et plus rien ne fonctionnait. La touche ALT-F4, devenue pratiquement inopérante à présent, ne faisait plus rien encore une fois. Cliquer sur le X non plus, il fallait vraiment tuer le processus de force, encore. Ensuite, j’ai été obligé de tout réinstaller, en exécutant le lanceur dans un autre répertoire, et après, eh bien j’avais un écran noir à chaque démarrage de Minecraft. Ainsi, Ubuntu ne permet PLUS d’exécuter Minecraft, probablement encore une mise à jour qui a brisé le pipeline graphique. Ils ont brisé le pipeline pour la Intel HD4000, rendant le jeu saccadé pratiquement plus jouable, et voilà que c’est fait pour NVIDIA aussi. Faudra que j’endure ou tente ma chance avec une carte ATI, mais je n’ai rien à faire de plusieurs cartes graphiques PCI Express remisées pour incompatibilité arbitraire.
- Une tentative d’installation de Linux Mint 16 édition Cinnamon en lieu et place de Ubuntu qui pose de plus en plus de difficultés aussi absurdes qu’imprévues a été une véritable catastrophe: pointeur de souris vraiment trop petit, options d’accessibilité pour agrandir les caractères ayant à peine un effet, l’interface graphique a gelé sans raison, me forçant à tout redémarrer, puis un plantage du programme d’installation au moment de marquer la partition principale de Mint pour formatage! Bref, ça ne fonctionne pas du tout! Le seul point positif est qu’aucune perte de données ou de configuration n’est à déplorer suite à ce court et désagréable essai, car le système n’a infligé aucun dommage à mes partitions.
On dirait bel et bien que Linux, désormais, est confiné aux machines virtuelles, aux serveurs sans écran (capacités graphiques instables) et aux appareils mobiles (genre Android). Il est possible que seules certaines cartes graphiques soient parfaitement prises en charge et que leur marque varie dans le temps. Par contre, un problème de pilote graphique peut certes expliquer XBMC instable, Minecraft ne fonctionnant plus et le plantage de l’interface de Mint, mais pas la défaillance du programme d’installation de Mint.
Pour la défaillance de l’installeur de Mint, peut-être est-ce l’EFI, peut-être est-ce le SSD, peut-être est-ce le Ivy Bridge, peut-être n’est-ce rien de tout ça. Je ne sais pas et étant donné que l’interface de Mint m’a vraiment déplu, ça ne sert à rien de le savoir.
Les interfaces graphiques régressent, en plus. On assiste à une perte progressive de contrôle: plus moyen de changer la taille du pointeur de la souris (Ubuntu, Mint), plus moyen de grossir les caractères (Mac OS X, peut-être Mint), plus moyen de configurer les couleurs et la transparence (Windows 7+, probablement Mac OS X, peut-être même Ubuntu et Mint!).
Plutôt que travailler sur la personnalisation, eh bien les éditeurs de systèmes d’exploitation préfèrent rajouter davantage d’applications de base qui ne font rien et qui doivent, une par une, être substituées par des logiciels tiers. À quoi bon améliorer Paint si personne de sérieux ne s’en sert, le remplaçant par Paint.net, Gimp ou, « mieux » encore, par Photoshop? À quoi bon améliorer Wordpad si les gens le remplacent par Notepad++, Word ou, mieux encore, LibreOffice? Pourquoi améliorer Internet Explorer si personne ne s’en sert, le troquant pour Chrome ou Firefox?
L’utilisateur de Mac fera la même chose, troquant Mail pour l’interface web de GMail, plus flexible et plus portable. Il délaissera iMovie pour s’en aller vers Final Cut. Il abandonnera vite Garage Band pour le remplacer par Audacity ou un logiciel audio professionnel comme Pro Tools de Avid ou Live de Ableton. Puis un jour, il voudra essayer le dernier jeu et délaissera Mac OS X complètement pour balancer un Windows sur son beau MacBook flambant neuf. C’est triste!
L’utilisateur Linux, de son côté, remplacera progressivement les applications de GNOME ou de Unity par d’autres: Totem sera abandonné au profit de MPlayer, VLC ou XBMC, GEdit pour Vi ou Emacs, Banshee pour Audacious ou autre chose, etc. Au moins avec Ubuntu, on peut obtenir toutes ces alternatives depuis le gestionnaire de paquets: pas besoin de visiter des dizaines et des dizaines de sites (quoique Ninite peut beaucoup aider sous Windows!) et surtout, pas besoin de débourser un centime pour ces alternatives.
Mais il n’en demeure pas moins qu’à cause de l’intégration de tous ces petits jouets, le cœur même du système, ses fondements, sa flexibilité, en souffrent, parce que les éditeurs se concentrent sur la mauvaise cible.