L’été passé, j’avais tenté d’atteindre le Village au Pied-du-Courant pour assister à un événement de nourriture asiatique et de musique. J’avais été bien déçu, car après plus d’une demi-heure de tentatives pour trouver un accès depuis la station de métro Papineau, eh bien je n’ai pas pu entrer: quatre heures d’attente pour pouvoir passer! Je n’y suis pas retourné depuis, mais je ne pouvais laisser cet ennemi non vaincu.
Dimanche, 1er juillet 2018, il n’y avait pas grand-chose dans mon coin pour fêter le Canada. J’aurais certes pu aller faire un tour dans le Vieux-Port, mais ça ne me disait pas. Il faisait bien chaud, ce jour-là, j’ai bien failli rester à l’intérieur à l’air climatisé, mais je trouvais ça sacrilège ne pas profiter du beau temps un tant soit peu.
Il y avait au Village un événement: Music is my Sanctuary. C’est le temps, me dis-je, de tenter une seconde fois d’y aller. Mais encore une fois, l’idée n’était pas de me rendre là à tout prix mais plutôt trouver un accès fiable depuis le métro, pour pouvoir y retourner quelques fois durant l’été, notamment pour y admirer les feux d’artifice. Mais j’étais pas mal certain que le chemin trouvé l’année passée était le bon, j’allais l’avoir cette fois.
Alors je suis parti sans bouteille d’eau. Je me suis rendu à la station Papineau, en métro, tout allait bien. Je suis descendu et je suis sorti là où c’était indiqué Sainte-Catherine. J’aperçus l’épicerie Métro Plus, tout était beau. Longer le Métro Plus à droite, pour rester sur Sainte-Catherine, comme l’année passée, était la première étape. J’avais relu mon article de l’année passée avant de partir pour me rafraîchir la mémoire. J’étais bien content d’avoir écrit tout ça, pour ne pas tourner en rond autant.
Il y eut un trottoir bloqué à contourner, puis j’arrivai sous le pont, et enfin sur Delaurinier. J’ai marché longeant le pont, jusqu’à atteindre René-Lévesque. Ok, ça tient la route, maintenant je n’ai qu’à marcher sur René-Lévesque, dos au pont, et un moment donné je vais atteindre Fullum et puis tourner.
Eh bien, avant de pouvoir atteindre mon but, je me heurtai à un nouvel obstacle: un ruban jaune, ils avaient bloqué le trottoir, pour des travaux encore, pensai-je. Quelqu’un m’offrit de l’aide, me conseillant de passer par la piste cyclable, à côté, ce que je fis. J’aboutis de l’autre côté du ruban jaune, retournai sur le trottoir et constatai que j’avais dépassé mon point où je pouvais traverser René-Lévesque et Notre-Dame. Je marchai plus loin, mais je ne trouvai aucune autre intersection avec lignes de piétons. Agacé, je voyais le même scénario que l’année passée se reproduire.
Je tentai de consulter Google Maps, qui me ramena à mon point de départ, bloqué par les rubans jaunes. Je constatai que René-Lévesque et Notre-Dame se rejoignaient, pour ne devenir que Notre-Dame. Je suis resté coincé l’année passée à ce croisement, sans pouvoir traverser de l’autre côté. Alors, il existe peut-être un endroit où je pourrais traverser René-Lévesque puis Notre-Dame, et puis rendu l’autre côté, marcher dos au pont.
Heureux d’avoir trouvé une solution, mais conscient que c’était peut-être mon dernier espoir de me rendre là sans demander de l’aide à chaque fois, voire dépendre de quelqu’un qui a une voiture pour me mener directement en face, je retournai sur mes pas, emprunta la piste cyclable à nouveau et puis traversai René-Lévesques au niveau de Partenais tandis que je pouvais. Je commençais à envisager, si je ne trouvais pas, envoyer un message sur la page Facebook du Village, si jamais quelqu’un avait une idée de génie pour m’aider. Quand je suis repassé proche du ruban jaune, j’ai cru entendre qu’il y avait eu là un accident; c’est pour ça qu’ils ont bloqué la route. Je continuai ensuite à marcher vers le pont, finis par aboutir sur Delaurinier, au point où j’ai été bloqué l’année passée. Mais cette fois, plutôt qu’aller sur René-Lévesque, je continuai sur Delaurinier, passai devant un bâtiment, crus que ça n’aboutirait pas, puis arrivai à une nouvelle intersection.
Le feu de circulation demeura obstinément rouge, jusqu’à ce que je découvre qu’il y avait un bouton. J’appuyai dessus, attendis, finis par pouvoir passer, puis dus répétai le même manège pour travers la prochaine rue et enfin aboutir sur Notre-Dame, proche du bord de l’eau. Cool, pensai-je, je suis rendu plus loin.
À force de marcher dos au pont, j’aboutis à une zone clôturée. Il me fallut un temps fou pour trouver l’entrée, et je faillis ne pas y arriver. Mais je l’ai eu, c’était à l’autre bout de la zone clôturée.
Quand je suis arrivé là, j’avais tellement chaud, tellement soif, que je n’étais même pas content de mon coup. Je trouvais que tous ces efforts n’avaient pas vraiment valu la peine. Je tentai de trouver le bar pour me commander de quoi à boire, finis par localiser la Cantine, puis un endroit où c’était écrit Pétanque et Basketball. C’était là en fait le bar, mais ce n’était pas écrit, ou du moins je ne le trouvai pas. Mais il y avait un autre bar, pas loin du bord de l’eau. J’ai pris une bière là, me suis trouvé un endroit où m’asseoir et me suis reposé un peu.
Il y a là une petite passerelle de bois qui parcourt le village de long en large. D’un côté, il y a du sable avec des bancs où on peut s’asseoir et des tables à pique-nique. Il y a quelques petites cabanes où des groupes s’installent pour discuter. J’ai trouvé de l’autre côté de la passerelle de bois des zones asphaltées, d’autres tables, je crois avoir aperçu des hamacs aussi.
La musique, c’était bien mais un peu répétitif. Il y avait un espace où les gens peuvent danser, mais personne ne dansait, il faisait trop chaud. Il n’y avait pas beaucoup de monde en fait. C’est seulement en soirée que ça s’est peuplé un peu. Ça demeure malgré tout un bel espace pour relaxer.
En soirée, j’ai rencontré des gens qui m’ont invité à venir m’asseoir à leur table. Nous avons pris quelques bières ensemble et sommes restés jusqu’à 23h, fin de l’événement Music is my Sanctuary. Puis nous sommes ressortis. Eux allaient se prendre une autre bière dans un bar, tandis que je souhaitais rentrer chez moi pour être en forme le lendemain, pour la fête de ma nièce chez ma sœur.
Pour le retour, j’ai fait une partie du chemin avec mes compagnons d’aventure. Nous nous sommes laissés après que nous ayons traversé Notre-Dame et René-Lévesque, peut-être au niveau de Fullum. Pour retourner au métro, rendu là, il m’a suffi de marcher sur cette rue, jusqu’à atteindre Sainte-Catherine et tourner à gauche.
Alors, j’ai atteint mon objectif. Je me suis rendu là-bas, j’ai exploré un peu, et puis j’en suis revenu, et je crois que je pourrai le refaire quand viendra le temps d’y retourner pour un autre événement ou les feux d’artifice.