Un klaxon qui induit en erreur

Ceci n’est pas une histoire vraie.

Un sage qui, cette fois, a fait ce qu’il fallait

Je marchais sur Adam en direction est. Il faisait beau et chaud, ce qui était plus que bienvenue après plusieurs jours de grisaille et parfois de pluie qui commençaient à me faire regretter d’avoir pris mes vacances cette semaine plutôt que la suivante. Mais sans cette pause, j’estimais que j’allais craquer à la mi-juin, voire avant. L’air extérieur et la lumière du soleil apaisèrent un peu mon moral plutôt bas suite à plusieurs petits problèmes bénins qui ne cessent de s’accumuler: une banque qui impose des frais d’inactivité sans offrir la moindre option pour fermer le compte désormais inactif, la ville qui régulièrement ne ramasse pas les sacs de compost dans mon bac au point où faudra bientôt envisager d’autres solutions je ne sais pas lesquelles, la télécommande de mon système d’alarme qui cesse de fonctionner bien que j’aie changé la pile voilà deux mois même pas et tous mes plans de vacances tombent à l’eau parce qu’il pleut tout le temps.

Lorsque j’arrivai à la hauteur de Pie-IX, une voiture se mit à klaxonner avec insistance. J’avais l’impression que le conducteur essayait de me dire que je pouvais passer, mais je n’étais pas certain. Pour confirmer ça, je tentai de chercher le feu de circulation, ne parvenais pas à le localiser, tandis que le klaxon ne cessait jamais! Je n’entendais ni ne voyais de voiture sur la rue Pie-IX.

Stressé par le klaxon insistant, je me suis engagé. J’étais à peu près au milieu de la rue quand j’entendis une voiture arriver. Apeuré, je fonçai vers le terre-plein, mais il était trop tard. Le conducteur tenta de freiner, mais cela ne suffit pas. Lorsque je sentis que la voiture allait me percuter, je lâchai ma canne, me mis en posture de combat pour essayer d’abaisser mon centre de gravité, attendis une seconde même pas le temps que le véhicule approche, posai ma main sur le capot et tentai de me servir de l’énergie cinétique de la voiture pour me pousser hors de sa trajectoire. Cela aurait presque pu fonctionner… dans un film de super-héros. En réalité, ce que cela fit, c’est une vive douleur dans mon poignet et me projeter en avant plutôt que sur le côté. Je pus à peine ralentir ma chute avec mes coudes, ma tête percuta quand même le sol violemment et j’eus les deux coudes écorchés jusqu’au sang. J’étais à moitié conscient de ce qui se passait quand le conducteur réussit à arrêter sa voiture juste avant que les roues avant ne m’écrasent les pieds!

Je tentai de me relever, pour au moins me déplacer vers le terre-plein et ne pas obstruer la rue, mais dès que je m’assis, je me sentis étourdi proche de perdre connaissance. Le conducteur me conseilla de rester là, on a appelé le 911 et attendu l’ambulance ensemble. Ce sont les policiers qui sont arrivés en premier. Deux autos de police, qui ont bloqué la rue, pour pas qu’on se fasse foncer dedans par une autre voiture. C’était incroyable tout le déploiement, pour un si bête accident. Un policier fit un bref examen de la situation et suggéra de me transporter à l’hôpital plutôt que faire venir une ambulance.

Rendu à l’hôpital, ils m’ont fait passer un scan qui a révélé une petite commotion cérébrale et des radiographies pour mon poignet qui par miracle n’était pas cassé. Mais plusieurs tendons avaient été étirés dedans alors ça ferait mal pendant des semaines, il allait falloir anti-inflammatoires et traitements de physio. Pour la commotion cérébrale, plusieurs jours de repos complet seraient de mise, probablement le reste de mes vacances. Palpitant n’est-ce pas?


Tout ceci aurait pu être évité, et l’a été dans la réalité. Il a suffi de m’engager sur le trottoir de Pie-IX, faisant mine d’aller vers La Fontaine. Si le conducteur klaxonnait pour me dire de passer, il aurait cessé, croyant que je n’avais pas l’intention de traverser Pie-IX finalement. Après quelques pas, j’ai cherché encore et localisé le feu de circulation. Rouge. Et comme de fait, peu après, des voitures se sont mises à passer. Soulagé, j’ai pu attendre que ce soit vert et passer! Fiou! Mes stratégies de validation, mises à l’épreuve par ce petit incident, avaient été suffisantes pour passer!

Va bientôt me falloir un équipement de protection pour prendre des marches dans Hochelaga!

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