Dilatation temporelle

Cette aventure particulière a eu lieu le vendredi, 10 janvier 2025. Ce spectacle sous le dôme à la SAT, avec Paurro aux commandes, a été génial. Ça m’a tenté de rester là plus longtemps, mais je voulais sauver ma journée du samedi, alors je suis parti vers 1h50. Selon l’application Transit, l’autobus 355 que je visais passait dans 25 minutes. Je craignais devoir attendre sans fin pour récupérer mon manteau au vestiaire et il y avait possibilité que je me mélange et ne parvienne pas aussi facilement que prévu à l’arrêt de bus, et le manquer pouvait me couter une heure d’attente.

En fin de compte, récupérer mon manteau se fit plus vite que prévu, car quelqu’un du staff m’a remarqué et m’a fait contourner la file. Je n’aime pas beaucoup faire cela, mais bon, tant pis. En plus de ça, je n’eus pas à chercher longtemps pour l’arrêt. Sorti de la SAT, j’ai comme planifié tourné à gauche, puis marché sur Saint-Laurent, jusqu’à atteindre René-Lévesques. Le boulevard est facilement identifiable: plus large que les autres rues, feux de circulation. Rendu là, il suffit de traverser Saint-Laurent et René-Lévesques pour atteindre l’arrêt pour la 355 nord.

Rendu là, selon Transit, il restait 15 minutes pour que l’autobus passe. J’ai passé une partie de ce temps d’attente dans l’abri-bus, pas chauffé, mais il n’y avait pas de vent là-dedans. J’avais l’impression que plus de dix minutes s’étaient écoulées, mais selon Transit, il restait encore 11 minutes. Ah que c’est long. Puis après ce qui me sembla dix autres minutes, il restait 8 minutes. Puis dix autres minutes plus tard, il me fallait attendre un autre 5 minutes. Suis-je en train de devenir fou ou quelque chose cloche? Je commençais à trouver qu’il faisait froid un peu aussi.

Plutôt que vérifier l’heure de l’autobus, je continuai à regarder Transit, prêt à sortir de l’abri-bus quand il resterait une minute environ. Un autobus passa, je sortis vérifier: 747, ah non ça faut pas monter là-dedans, ça va à l’aéroport. Puis vint le moment où il ne restait qu’une minute. J’attendis là, debout, sur le trottoir, ce qui me sembla une minute, regardai encore, et Transit m’indiquait encore une minute. Ce manège se répéta au moins trois fois. Soit mon esprit percevait l’écoulement du temps différemment de l’habitude, soit quelque chose clochait avec l’autobus ou l’application.

Ok, il y a quelque chose qui cloche là, ce n’est pas normal que ce soit aussi long, et maudit qu’il fait froid! Transit affiche le temps d’attente avant les prochains départs, mais si on clique pour obtenir plus d’heures de départ, là il nous donne les heures absolues. Plutôt que dans une minute, je sus que la 355 arriverait à 2h33. Déjà, c’était plutôt étrange. Si, à 1h50, quand je me suis apprêté à sortir de la SAT, il restait bel et bien 25 minutes avant le prochain passage, l’autobus aurait dû passer à 2h15, non? On parle ici d’un retard de presque vingt minutes, agaçant un peu mais fort possible. Il se pouvait aussi que l’application soit boguée, incapable d’évaluer les durées correctement. Et maudit qu’il faisait froid! Pourtant, il n’y avait pas de chaussée glissante, brouillard, neige, etc. Il faisait juste froid, ce qui au pire empêche certains véhicules de démarrer, mais un coup en marche ils roulent non?

2h33 et toujours pas de 355, et le froid, ça ne lâchait pas! Là je commençai à m’énerver un peu et vérifiai avec Google Maps, peut-être Transit est boguée à présent et ne retourne plus les bons horaires? Mais je fais quoi alors? Google Maps m’indiquait que la prochaine 355 était à 3h02. Si je voulais éviter cette attente de vingt minutes, je pouvais toujours m’essayer avec la 358, mais il allait falloir descendre pour attraper un autre autobus plus loin que je risquais de manquer, surtout si la 358 a du retard ou faut traverser la rue pour me rendre à l’arrêt de l’autre autobus. J’étais choqué et un peu découragé, car il ne me semblait pas voir le bout de tout ça. Peut-être une chose que j’aurais pu faire, c’est un coup sorti, constatant qu’il restait 15 minutes d’attente pour l’autobus, retourner à l’intérieur un 5-10 minutes, gardant mon manteau avec moi, dans le dôme. Je pense bien qu’on peut retourner à l’intérieur; certains sortent pour fumer.

Selon Transit, la 355 qui était à 2h33 était maintenant à 2h35. Chaque minute qui passait, l’heure du départ changeait, à rendre fou dingue barge! Va-t-il falloir marcher jusqu’à chez moi ou attendre 5h que le métro rouvre? Un moment donné durant cette attente, est passée la 358 qui couvre une partie de la rue Sainte-Catherine. Je me suis demandé si je ne pourrais pas approcher de chez moi avec ça, mais pas selon Google Maps, va falloir descendre plus loin et prendre un autre autobus, grrr. Des gens arrivèrent à l’arrêt pour y attendre la 358. Eux aussi venaient de la SAT et avaient trouvé le spectacle malade! Oui, ça a été une belle soirée. La 358 passa mais pas la 355, me laissant là de plus en plus exaspéré, incommodé par le froid mais heureusement pas frigorifié. Le show à la SAT se terminant à 4h, j’aurais pu essayer de retourner à l’intérieur, en profiter jusqu’au bout puis après il n’aurait resté qu’une heure à attendre pour que le métro rouvre, mais c’était loin d’être idéal. Cette heure, j’aurais pu à la place la passer à marcher vers Ontario, puis sur Ontario vers chez moi. C’est tellement n’importe quoi!

C’est seulement à 2h45 environ que la 355 passa enfin! J’anticipais avoir à vérifier, sur Google Maps, pour ne pas manquer l’arrêt et me retrouver loin de chez moi. Par chance, ce fut mieux que ça: le système qui dit les arrêts fonctionnait dans ce bus-là, alors je n’eus aucun mal à descendre au bon arrêt, à un coin de rue de chez moi. C’est ainsi que cette aventure se termina, super bien.

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